LA COTE DU PRESIDENT

Publié le par Philippe Dermagne

Nos aberrations franco-franchouillardes !

Cette semaine, outre l'invraisemblable affaire de la Société Générale, les médias n'ont parlé que de la dégringolade du Président dans les sondages. L'opposition s'en réjouit, la majorité doute et fronde à la fois…c'est nauséeux.


c4e1c5b25789351a46883b947f026890.jpgIl fallait s'y attendre me direz-vous !
C'est bien là le problème. Une nouvelle fois, je suis effondré du comportement de la presse. Celui de la gauche n'est pas plus flatteur, mais elle est toujours dans son registre de la vacuité. Quant à celui d'une partie de la majorité qui se fissure, je n'aurais pas de mots assez durs pour exprimer ma colère contre certains chevaliers blancs.
On dit que l'effondrement de la cote de popularité de notre Président s'explique par un effet ciseaux rédhibitoire entre l'exposition de sa vie privée et le manque d'efficacité de sa politique, notamment sur le pourvoir d'achat; le premier rendant évidemment d'autant plus insupportable le second !


Mais auprès de qui ?
9849f527b6ee52bd8baea5a4b18eb15f.jpgC'est un peu l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, mais constatons que 45% des Français lui font toujours confiance. Ceux-là, dieu merci, savent faire la différence entre une "peoplisation" horripilante orchestrée par les médias et la réalité d'une politique. Ces 45% sont tout simplement le socle électoral solide de la droite libérale et sociale.
Les quelques 20% perdus pourraient s'expliquer très simplement : environ 10% d'une population, plus proche du Modem que du PS, mais qui attendait la première occasion ou prétexte pour exprimer sa déception ; environ 10% de socialistes qui avaient refusé Royal (le TSS de gauche : Tout Sauf Ségolène).
D'autre part, avec 53%, l'élection de Nicolas Sarkozy fut belle et confortable, mais il n'y a vraiment pas de quoi faire un drame en tombant à 45% de satisfaits.

L'exposition médiatique ne change rien à l'action.
Cette surexposition médiatique ralentit-elle le rythme des réformes ? Non !
La volonté du Président à mettre en œuvre son programme est-elle altérée ? Non !
Les signes de l'efficacité des mesures prises en 2007 et à prendre durant 2008 sont-ils d'un seul coup exigibles après seulement huit mois ? Non !
dda9971f4ff2c176c1dcd454acbf77c2.jpgJe prétends même que c'est l'inverse.
Réjouissons-nous qu'il aime Carla ! Un être heureux dans sa vie privée est toujours plus efficace dans sa vie professionnelle. Pourquoi en serait-il autrement pour un homme politique, fut-il Président ?
Les imbéciles, ne sachant quoi inventer, vont jusqu'à lui reprocher d'abimer la fonction présidentielle ! Ceci est sans aucun fondement. A-t-il trahi La France ? L'a-t-il représentée de façon indigne à l'étranger ? Devons-nous regretter et préférer les secrets mitterrandiens à la transparence de Sarkozy ? Certainement pas ! Cette surexposition me gène un peu (vous voyez, je suis honnête), mais je préfère mille fois cela aux arcanes que les journalistes initiés taisaient...dans le temps jadis !


Tout cela est absurde.
Plutôt que de dénigrer, la grande presse populaire devrait former. Plutôt que de passer son temps à dire aux Français que Nicolas Sarkozy ne tient pas ses promesses et que sa cote s'écroule, elle devrait informer notre peuple sur le fond.
Le fond du problème ?
C'est admettre que le seul levier du pouvoir d'achat n'est pas un voyage en Egypte, mais la croissance qui génère des emplois.
C'est répéter et répéter encore que l'augmentation du pouvoir d'achat ne se décrète pas et que les quelques mesures court terme qu'il était possible de prendre l'ont été.
f03b4db095e07c0b76861b4d1a4c9716.jpgC'est affirmer et hurler même, que l'augmentation du SMIC n'est pas la panacée universelle, mais une spirale vicieuse qui a prouvé sa perversité depuis trente ans, en paupérisant à chaque fois ceux qui gagnaient légèrement plus que le SMIC et qui finissent inexorablement par s'y retrouver.
C'est avoir une clairvoyance sans dogmes qui permet d'affirmer que depuis trente ans, aucune politique n'a permis d'enrayer le chômage, de réduire la dette ou de mieux exporter.
Enfin, c'est admettre que personne n'avait osé prendre le taureau par les cornes et que la "rupture", c'est aussi d'avoir un Président qui s'expose, y compris avec sa nouvelle fiancée. Entre nous, quelle importance ?


La clientèle des marchands d'illusions
C'est une vieille méthode politique, mais rien n'est pire que de jouer avec compassion sur les difficultés du citoyen qui, effectivement, ne parvient pas à joindre les deux bouts chaque 10 ou 15 du mois ou qui ne trouve pas un logement digne de ce nom alors qu'il a un emploi. A qui la faute ? Entretenir un peuple dans l'illusion du partage est un acte quasi criminel. L'histoire du XXème siècle ne l'a-t-elle pas démontré ? 
Pourquoi le bon sens est-il si éloigné de nos rêves et des Unes des quotidiens ?


Le fond d'un début de solution
Sarkozy est un tribun qui a emporté la décision. Je pourrais éventuellement lui reprocher de ne pas avoir promis que du "sang, de la sueur et des larmes"*, façon Winston Churchill au début des années 40. Mais aurait-il été élu ?
Etant convaincu que la France avait besoin "d'un mec" de sa trempe…la fin voulait les moyens. Il a cinq ans, et non huit mois, pour  nous prouver qu'il aura su redresser la barre.
Quoiqu'il en soit, je rêve que les Français traitent de malhonnêtes et de menteurs ceux qui leur vendent la théorie malthusienne de partage du travail. Je rêve d'avoir une presse qui ne laisse rien passer quand elle interviewe un politique qui sort des âneries (à droite comme à gauche), des statistiques fantaisistes ou des théories qui ne tiennent pas debout. Angélisme sans doute !

Alors…sans les rendre responsable de tout, voilà quels devraient être l'ambition, le rôle et le Graal des journalistes politiques. Mais en France, c'est sans doute trop leur demander. Nous pourrions bien en crever
.

Enfin, c'est juste mon avis !

Ah !.... suis-je bête....j'oubliais de vous le dire. Nicolas et Carla se sont mariées aujourd'hui !

Publié dans Politique

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A
sarkozy joue avec les medias.il n'est pas etonnant qu'ils lui fassent payer sa vie privee trop exposee 
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