UNE AUTRE FORME DE RUPTURE…EST-CE LA FIN DE L'ENARCHIE ?

Publié le par Philippe Dermagne

…une rupture plus discrète mais lourde d'indicibles conséquences !

Toute la presse et l'opposition ont évidemment remarqué et souligné avec malin plaisir que l'UMP constituait le plus gros du peloton gouvernemental. Ils négligent ou oublient un événement beaucoup plus important…la nette réduction du nombre des énarques.

Cela est d'autant plus étonnant que Nicolas Sarkozy n'a pas nécessairement aux premières loges de son cœur les représentants de la société civile.
Pour lui, la politique est un métier - il l'a souvent dit ou fait comprendre - et il ne voit pas systématiquement d'un très bon œil les bizuths de la politique. Certes tous les membres du gouvernement affichent de réelles expériences du fonctionnement de l'état et de gouvernement, mais leurs cursus universitaires ne les prédestinaient pas à cela.
Assistons-nous aussi en ce domaine à la fin d'un règne ?

Difficile de répondre à cette question que Bon Appétit Messieurs est, à ce jour, le seul à poser (il n'y a aucun mal à se faire du bien). 

Le droit, première formation d'une majorité de Ministres
Souvent cumulée avec un passage par les sciences politiques (IEP ou universitaires), nous trouvons dans le gouvernement huit ministres et un Conseiller dont la formation originelle de base est juridique.
C'est le cas de Fillon, Alliot-Marie, Bertrand, Borloo, Dati, Hortefeux, Lagarde, Levitte et Morin.
Nous trouvons quatre ENA, mais seuls deux sont ministres : Juppé, Pécresse, Jouyet (Secrétaire d'état) et Hirsch (Haut Commissaire).
Nous trouvons deux HEC : Pécresse et Woerth (aussi Science Po),
deux ayant une formation à dominante littéraire : Albanel et Darcos, puis un Inspection des Finances : Jouyet, un médecin : Kouchner, une pharmacienne : Bachelot et enfin une journaliste (quand même !) : Boutin.

Cela aussi, c'est une authentique révolution
On a souvent attaqué et considéré l'énarchie comme le grand mal de l'Etat français. Il est vrai que son accaparement technocratique des plus hautes fonctions fut durant 50 ans une spécificité bien franco-française.
Cette ère semble révolue, en tout cas au niveau des dirigeants politiques, car une grande majorité d'administrations, de grands services d'état, de préfectures ou de directeurs généraux des maries de grandes villes seront encore et toujours dirigés par des énarques.
Notre Président, faut-il le rappeler, est lui aussi avocat de formation. Est-ce un hasard qu'il se soit entouré d'hommes et de femmes ayant comme lui un cursus juridique et en sciences politiques ? Certainement pas.
Ce n'est évidemment pas son critère de sélection, mais c'est sans doute une question de sensibilité et de proximité intellectuelles.
L'écroulement du nombre des énarques, souvent considérés comme trop théoriciens, est un signe quasi-génétique de volonté de concret et d'actions. Un signe de plus parmi d'autres me direz-vous !


Oui, mais celui-là me semble aussi discret que porteur de très lourdes conséquences positives pour la dynamique de notre France.

Pour mémoire
Outre le Président Chirac, le gouvernement Villepin comptait neuf énarques, soit un peu moins de 30% du gouvernement; dans le gouvernement Fillon seuls 13% des ministres sont issus de cette école.


Post-scriptum : au sujet de la situation des Députés  (sans rapport direct avec notre sujet du jour)
Si parmi les Députés, vous ôtez les avocats, les médecins et les enseignants, la Chambre est amputée de 60 à 70% de ses représentants.
Cela pour dire que le "métier" de député est un métier à risques. Ces risques ne peuvent être assumés que si le Député qui perd son siège a la quasi certitude de pouvoir reprendre son activité professionnelle d'origine; ce qui est a priori le cas de ces trois professions.
Dans le cas contraire, il m'apparaît si ce n'est normal du moins humainement assez légitime qu'un député s'accroche à son fauteuil, sauf à se retrouver du jour au lendemain au RMI.

Quand on a oeuvré cinq ou dix ans pour la communauté, il me semble qu'une telle situation est inacceptable. Certes un Député a de nombreux avantages pendant et après son mandat (ex. : la retraite), mais la récente polémique sur le statut financier et fiscal de ces élus n'a pas exposé le problème dans son intégralité.
Ce sujet est fondamental pour la vitalité de notre démocratie. Un Député dont le siège serait "liquide" en aval et en amont, permettrait un renouvellement plus fréquent de nos élus.

La solution n'est pas simple à trouver, mais contribuerait indirectement à la réduction naturelle du phénomène du cumul des mandats (un national + un local).

Publié dans Politique

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A
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