PHRASES DE LA SEMAINE

Publié le par Philippe Dermagne

Il faut souvent décoder les petites phrases pour en comprendre le sens profond. Nous avions en son temps largement commenté la sortie de Montebourg sur le plus grand défaut de Ségolène Royal. Les deux phrases ci-dessous, pour être moins spectaculaires, n'en sont pas moins très intéresantes.

A propos de l'arrivée possible de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay

…" On ne peut pas être de gauche et dans ce gouvernement…".

déclare Bertrand Delanoë.

Trois observations :

1. Un sens et un contenu universels du mot "gauche" ne semblent pas être acquis au sein du PS d'où, peut-être, la zizanie interne.

2. Une telle déclaration n'est-elle pas la preuve que de nombreux socialistes n'ont rien compris à la France nouvelle, d'où la nécessité de refondation façon DSK qui a "légèrement "craqué cette semaine sur BFM-TV ?

3. Malgré le score de Royal à Paris ( 49,81%), Delanoë ne le sait pas encore, mais il a peut-être perdu la Mairie de Paris pour 2008 (rendez-vous est pris), car "sa" gauche n'existe probablement plus.

Sur ce point, il faut d'ailleurs souhaiter que Paris voie l'arrivée d'un candidat ou d'une candidate de droite, peut-être un peu plus consistant(e) que la pourtant et non moins charmante Françoise de Panafieu.

A propos de la fête qui avait été prévue par Royal le soir même du 6 mai :

…" cette fête n'aura pas lieu, nous avons un problème de sous au PS…"

affirme Julien Dray

Deux observations :

1. C'est une façon élégante et discrète de rappeler qu'il ne faut pas que la PS subisse une trop lourde défaite aux législatives. Cela lui ferait perdre quelques millions d'euros issus du financement public.

2. Pourtant homme clé de la campagne de Royal, Julien Dray pour la toute première fois contredit son ex-candidate. Oh bien sûr, cela n'est pas grand chose, mais tout de même !

Epilogue

S'il faut observer avec intérêt et même gourmandise ce qui se passe à gauche, notamment au PS, il ne faut pas pour autant souhaiter que l'opposition se retrouve durablement en situation de grande faiblesse.

Toute démocratie a un besoin vital d'équilibre politique. C'est peut-être bien à court terme pour que le Président Sarkozy obtienne une majorité stable au Palais Bourbon et puisse appliquer rapidement ses premières réformes.

Mais à moyen et long termes cela serait préjudiciable à la qualité de notre démocratie. Les Français doivent pouvoir disposer d'une alternative non traumatisante, avec une gauche sociale démocrate "ancrée dans les réalités du monde" comme l'a dit Strauss-Kahn.

Publié dans Politique

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