CALMONS NOUS DANS LE TRIOMPHALISME

Publié le par Patrick Gouverneur


Comme toujours après l'émotion et le triomphalisme, le recul et la réflexion nous amène souvent à un peu plus de modération.

Sarkozy a remporte une magnifique victoire et bien évidemment, nous nous en réjouissons.

Bon Appétit Messieurs a la très modeste prétention d’y avoir contribue, comme beaucoup tout simplement en soutenant et supportant sa candidature.

Mais l’élection (confortable) étant désormais assurée, l’analyse politique se doit d’être de retour.

Il nous apparaît quelques évidences, que nous voulons partager.
 
La France de gauche a réagi
 

Au deuxième tour, comme au premier, la participation est de l’ordre de 85 %.

Chiffre extraordinaire s’il en est qui en lui même est révélateur de cette élection dans l’esprit des français.

Néanmoins, ce chiffre est à rapprocher des consignes de François Bayrou et de Jean Marie Le Pen qui avaient tous deux recommande l’abstention pour le deuxième tour.

Ce qui a amene certains commentateurs un peu rapidement à en conclure qu’ils n’avaient pas été suivis.

C’est partiellement faux.

Les études démontrent que 20 % des électeurs de Bayrou ont suivi leur leader ce qui fait tout de même 3.5 %

et 15 % ont suivi celui du Front National soit 1.5 % environ.
 

Logiquement la participation (sachant que les votes blancs ne comptent pas) auraient du arithmétiquement diminue de 5 %.

Or elle n’a quasiment pas bouge.

Ce qui montre me semble-t-il le fait que les « abstentionnistes » du premier tour il faut croire qu’il y en avait, ou cette fois ci été voter.

Et il ne semble pas douteux qu’ils ont vote a gauche.
L’arithmétique est implacable.
 

Sarkozy a obtenu 31 % au premier tour et il était en droit d’espérer, ce que toues les études ont confirme, 70 % des votes Le Pen et 90% des votes de Villiers.

70 % de 11 % et 90 % de 2.2 font chez nous, comme chez tout le monde 9.5 %.

Soit 41.5 % pour être précis, si tente que l’on puisse l’être, en y ajoutant le 1 % des chasseurs.

 

De son cote Ségolène Royal qui a obtenu 26 % était en droit d’espérer (et les études démontrent également que cela est vrai) 80 % des voix d’extrême gauche (environ 11 %).

La encore l’arithmétique est implacable. 80 % de 11 % ajoute au score de Ségolène font 34.8 %.

Reste les presque 19 % de Bayrou qui se sont « paraît-il »  repartis a 40 % a la fois chez Sarkozy et chez Ségolène.

Ce qui fait vous en conviendrez 7.6 %.
Les autres on l’a vu se sont abstenus.
 
Arithmétiquement, la politique est simple…
Sarkozy aurait du faire sans suspens,  49.1 %.
41.5 % de son premier tour potentiel et 7,6% deBayrou.
 
Alors que de son cote Ségolène aurait du faire 42.4 %.

Le reste étant abstentionniste et ne comptant pas on arrive au 54/46 espère par tous et d’ailleurs prévu par les sondages de la veille.

 
 
Il a finalement fait 53 %, ce qui vous me direz ne fait pas vraiment de différence.
Quant au résultat final, cela n’est pas douteux.
Pour ce qui concerne ma démonstration qui va suivre, si.
 

Les abstentionnistes qui avaient vote au premier tour à en croire les études sont de 7 %.

Electeurs de Bayrou, et Le Pen essentiellement.
 

Le taux de participation étant au final quasi identique entre les deux tours, il n’y a pas besoin d’être agrégé de maths pour comprendre que les non votants du premier tour on compense les votants qui ont décide de s’abstenir.

 
J’espère que vous suivez, car j’en vois qui dorment au fonds….

En plus j’essaie d’être simple…… Qu’est ce serait si j’étais complique !

 

En deux mots, j’ai essaye de démontrer arithmétiquement, ce qu’un feeling «  a chaud » m’avait amene a dire le soir du premier tour : la participation  forte au deuxième tour a très largement profite a Ségolène Royal.

 
Ce qui veut dire quoi ?
 

Ce qui veut dire que face aux sondages connus de tous, la France qui ne vote guère, s’est mobilisée pour voter Royal

On s’en fout ?
Oui quant aux résultats mais non quant a la suite.
 
Car cela nous permet d’affirmer un premier élément dont il faut avoir conscience
 
Ce n’est pas  la droite n’a pas gagne cette élection.
Sarkozy l’a gagne.
Ce qui n’est pas la même chose.
J’ai dit et répète ici que les rapports de force n’ont pas change.

La droite (FN inclus) depuis 10 ans fait 55 % du corps électoral et la gauche 45 %.

Hélas c’est toujours vrai.
Même 47 %.
 
Du coup, restons lucide.

Est ce qu’un autre candidat « de droite » a la place de Sarkozy aurait fait le même score ?

Jamais de la vie.

Est ce que Villepin, Juppé, Alliot-Marie avec son charisme dégoulinant et ses talents d’orateur reconnus auraient fait 53 % ?

Et même 51 % ?
Même pas dans nos rêves.
Gardons cela présent à l’esprit.

Nous avons eu pour la première fois un bon, un grand candidat de droite.

C’est cela qui a fait la différence.
Pas un « basculement » subit du pays.
 
 
 Autre élément.

C’est un lieu commun que d’entendre « ah si c’était Strauss-Kahn, les choses auraient été différentes ».

Ah oui ?
Ces commentaires viennent toujours de chez les gens de droite.
Toujours.

Strauss-kahn est perçu comme « un candidat autrement dangereux » que Ségolène.

Uniquement chez les gens de droite.

Car dans les primaires socialistes Strauss-Kahn a fait péniblement 20 % et Ségolène… 60 %.

Voilà la réalité de l’électorat de gauche.
Ce qui m’amène a la conclusion
Ségolène est incroyablement populaire.
 
Incroyablement au sens de difficile a croire.

Sa campagne, ses prestations télévisuelles, ses commentaires stupides, ses pathétiques 3 minutes de conclusion à la fin débat, ses phrases toutes faites et son ton monocorde font rire ou pleurer selon les cas.

Elles font rire ou pleurer les gens de droite.

Chose incroyable les gens de gauche ne la trouve « pas nulle du tout » et même manifestement la trouve « convaincante » et j’en suis même sûr « brillante ».

J’arrête l’ironie.
« Ils la trouvent en tout cas porteuse d’espoir ».
C’est un fait.
 
 
 
 

Pour nous, pour vous les lecteurs de Bon Appétit Messieurs, il nous faut poser la question,  « pourquoi et comment est-ce possible qu’il y ait 47 % de français  qui votent pour elle ? ».

Autrement dit pour revenir au commencement, après avoirexplique « archaïquement » pourquoi Sarko n’a pas fait plus, il faut surtout sedemander pourquoi Royal a fait autant……….

Son programme a 15 ans de retard sur la mondialisation de l’économie, son charisme et son « niveau » est effondrant et pourtant… 47 %.

Personnellement, cela me semble énorme.
Mais hélas révélateur de la photographie de la France
 
Resumons nous.
 

 1 – La France n’a pas vote a droite, elle a vote Sarkozy

 

2 – La France de gauche « la » trouve sympa, brillante et « porteuse d’espoir ».

Il suffisait de voir les images des militants socialistes Dimanche a 20h01. Ils n’en veulent pas d’autre pour le futur.

Les éléphants peuvent se retirer dans leur cimetière. Et la position du PS hier pour les législatives l’a confirme.

Ségolène pour la France de gauche n’a pas perdu parce qu’elle était «  nulle » elle a perdu avec les honneurs et a donne de l’espoir.

 
3 – Avec 47 % « ils » pensent encore que la France est « équilibrée ».

Du coup  notre Sarkozy a bien fait de prendre quelques jours de vacances pour récupérer des forces ………..car la tache va être rude.

 

4 - La France est sérieusement et dramatiquement « coupée en deux »,  si ce n’est plus, et une petite moitie du pays a peur, une peur panique de ce que Sarkozy « va leur faire ».

 

5 – Qu’il est tout de même inconcevable quelque part, mais oh combien révélateur qu’elle est fait 47 %.

Il y a une petite moitie des français qui n’ont pas vu qu’elle « n’avait pas le niveau ». Cela ne les as pas interpelle !

Ils ont privilégie le programme et l’idéologie sur la crédibilité et la dimension du candidat.

 

6 –  3 ou 4 % des gens « pas tes intéresses par la politique » ont été au deuxième tour pour empêcher que Sarkozy ait une victoire « écrasante » au lieu de « brillante ».

 
Il va donc falloir que ces 53% soient très solides ou plutôt très solidaires.

Car quand va venir le moment de régler les vrais problèmes, les régimes spéciaux de retraite, la franchise indispensable sur les frais médicaux,  la reforme de l’éducation ou de la réduction du nombre de fonctionnaires, dont on sait déjà que ce sont ceux la les vrais enjeux de Sarko, il faudra tenir bon.

Les français le feront-ils ?
Honnêtement je n’en sais rien.

Ne vivant plus en France depuis des années, il est difficile de « sentir » réellement les états d’esprits.

 

Ce qui est sur, c’est que derrière cette victoire nette et sans bavure de Sarkozy, les  47 % de Ségolène Royal me perturbent.

Et cette mobilisation du deuxième tour encore plus.
 

En clair : Quand 1 million de fonctionnaires, syndicalistes et autres privilégies, oui c’est le mot car ils le sont, seront dans la rue, y aura-t-il toujours 53 % derrière le Président Sarkozy ?

Le français sont-ils prêts à payer « vraiment » le prix de la rupture ?

Sont-ils prêts à vivre des semaines de grève générale pour régler le problème des retraites, des régimes spéciaux, ou autres quand 47% des électeurs ont trouve si bien

 la candidate que « nous » trouvions si nulle …….

 
 

C’est sans doute une ces clefs du succès ou non du Président dans les mois qui viennent.

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article