ASCENSEUR SOCIAL, UN CONCEPT PIEGE

Publié le par Philippe Dermagne

Quittons la chaleur de l'actualité "royalesque" pour aborder un sujet de fond : l'égalité des chances dont l'une des facettes est illustrée par un concept hélas bien installé : "l'ascenseur social". Un outil cher au PS et à la CGT qui recèle en vérité bien des pièges et des turpitudes.

Le mot "ascenseur" est porteur d'une connotation d'automatisme et surtout d'une notion de facilité qui me déplaisent. C'est une illusion qui va à l'encontre de l'objectif poursuivi : donner les mêmes chances à chacun et à tous.
Avec son livre "L'ascenseur social est en panne, j'ai pris l'escalier"* - quel formidable titre ! - Aziz Senni et Jean-Marc Pitte (journaliste à France 3) avaient fait quelques vagues en octobre 2005. Ce livre expliquait comment un enfant d'une cité partant du bas de l'échelle a vite compris qu'il fallait se battre pour s'en sortir et que c'était possible. J'ignore comment la vie de Aziz Senni évolue depuis un an, mais l'exemple demeure une référence : faire quelque chose de sa vie demande courage et détermination….sur fond de réelle intégration.
Mais il est pervers d'offrir des ascenseurs à ceux qui veulent s'en sortir pour une raison simple : ils n'en ont pas besoin. Voilà une affirmation politiquement très incorrecte qui mérite d'être pondérée. Je veux dire que quels que soient le paysage de leur vie et le cadre de leur éducation, les personnes courageuses parviennent toujours à s'en sortir. Voilà pourquoi il faut préférer l'égalité des chances républicaines à l'égalitarisme socialiste.

Le "Mauvais" chasse toujours le "Bon".
Il est un vieux principe économique qui affirme que "la mauvaise monnaie chasse la bonne" (principe édicté par Sir Thomas Gresham au XVIème siècle, mille fois vérifié depuis). Déclinable sur le plan social, ce principe permet de penser que "le mauvais ouvrier chasse le bon" ou encore que "le mauvais état d'esprit chasse la morale et la justice". C'est une loi de la nature humaine et de la vie collective.

Pour vouloir aider ceux qui le méritent ( et il le faut !), nous ouvrons cependant la brèche aux "fainéants-combineurs". Ceux-là ne sont pas assez stupides pour ne pas exploiter, toujours très habilement, un système mis à leur disposition et qui prétend offrir l'égalité des chances, au détriment du courage et de la volonté. C'est en cela que l'ascenseur social est un concept pervers. Il faut du courage pour travailler, il faut du courage pour oser, il faut du courage pour persévérer et entreprendre. Tout système qui tend à rendre facile ce qui est difficile est voué à l'échec. C'est une autre loi de la nature humaine que les chimères collectivistes ne veulent pas admettre.

Le programme de l'UMP s'inspire directement de l'exemple d'Aziz Senni
Avec son 5ème engagement (Une société du respect …) et son 6ème engagement (Revaloriser le travail…) l'UMP veut installer une société de l’égalité des chances. Promesse électorale ou profonde conviction ? Je vous engage à lire intégralement le programme de l'UMP et la liste des propositions très précises qui l'accompagnent.
Tout n'est pas parfait, mais je crois très sincèrement que ce projet réinstalle les fondations d'une société où chacun a ses chances, en évitant le piège de l'égalitarisme tout en protégeant la justice sociale. Tout ne se fera pas en un jour, mais je suis certain d'une chose, la volonté existe et le chemin est tracé.
Convenons cependant que la marge est mince et la frontière fragile avec un système qui deviendrait injuste. C'est toute la difficulté et l'enjeu du programme UMP que les socialistes ne sont génétiquement pas construits pour comprendre et encore moins mettre en œuvre.



* Editions de l'Archipel, octobre 2005, préface de Claude Bébéar

Publié dans Ca nous a énervé...

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