UNE SEMAINE INTENSE

Publié le par Patrick Gouverneur

Quelle semaine.
Décidément ça n’était pas le moment de partir…
Le deuxième tour des législatives, un mini remaniement ministériel, un sommet européen, les psycho drames du Parti socialiste, on ne s’est pas ennuyé…..
Nous savions que la semaine serait importante mais pas a ce point la. Comme toujours la politique réserve des surprises.
Et les français surtout.
 
Elections législatives.
 
Ce deuxième tour a apporté un formidable double désaveu.
1- Les français n’aiment pas (ou n’aiment plus) le scrutin majoritaire.
Il a d’ailleurs sans aucun doute vécu dans sa forme actuelle, et ça n’est évidemment pas nous qui allons nous en plaindre, puisque c’est un de nos combats depuis longtemps.
La spectaculaire correction de tir entre les deux tours n’est pas autre chose que cela.
Les français, et c’est heureux, comprenaient mal que 60 % des voix puissent se traduire par 80 % des sièges que les projections annonçaient.
Du coup, ils ont voté à gauche.
A 53 % (chiffre décidément magique). 53 % des circonscriptions encore en jeu bien sur mais 53 % tout de même.
La droite, écrasant vainqueur du premier tour paraissait presque « embarrassée » par cette victoire, au point d’avouer à demi mot qu’effectivement la proportionnelle « méritait réflexion ».
Et bien comme ça ils ne risquent plus d’être embarrassés…
 
Ils payent leur lâcheté (autant que la gauche d’ailleurs) de n’avoir pas voulu toucher en son temps, au mode de scrutin. Les français leur ont mis une belle claque.
350 sièges c’est loin des rêves les plus fous de 430 députés.
Vous noterez la beauté de la chose ; 350 sièges, cela fait… 60 % de l’Assemblée.
C’est ce que l’on appelle une superbe correction de tir. Nous aurions voulu le faire exprès nous n’aurions pas fait mieux !
Nous vous avions annoncé la correction de tir entre les deux tours, mais j’avoue que son ampleur nous a surpris.
 
2- Ces résultats sont aussi un formidable désaveu pour ceux qui pensaient que la gauche était morte en France.
Nous avions eu l’occasion de dire après le 6 Mai qu’il était surprenant que la victoire, pourtant large de Sarkozy, ne l’ait pas été plus.
47 % pour Ségolène Royal, dont la médiocrité personnelle était pourtant transparente nous paraissait presque beaucoup. Et prouvait clairement que la résistance au changement restait forte.
Pour ceux qui en doutaient, la gauche existe toujours.
La gauche des électeurs en tout cas. Et la résistance au libéralisme et à Sarkozy aussi.
Voila l’explication des 47 %.
Et la droite ferait bien de s’en convaincre car elle a semblé l’oublier entre les deux tours.
Une certaine arrogance a agacé.
Fillon en tête.
Cela n’est pas la première fois le concernant. Cet homme que je pensais sympathique et ouvert, n’a pas l’air de l’être tant que cela.
Il a une agressivité vis-à-vis de la gauche qui me semble excessive et disproportionnée. Il l’a payé.
 
Mais la gauche politique est bien vivante aussi.
Le P.S a magnifiquement utilisé la TVA Sociale pour se refaire.
Magnifiquement d’un point de vue politique politicienne.
D’un point de vue moral, c’est évidemment une autre affaire.
Ils ont travesti la réalité en mentant aux français. Ils ont « oublié » de dire que la hausse éventuelle de TVA était supposée compenser la baisse de cotisations et charges sociales d’un montant équivalent.
Petit « point de détail » qui a naturellement échappé a 80 % des français qui n’ont jamais su ce qu’était la TVA Sociale.
Pour une raison simple, on ne leur a jamais expliqué.
En particulier la droite entre les deux tours, dont la communication sur le sujet   a confiné au minable.
L’arrogance des vainqueurs qui se voyaient déjà beaux sans doute…..
La première boulette en tout cas de Sarkozy et de son équipe, esperons que la leçon va porter
Mais avec les politiques l’expérience montre qu’ils ont du mal à retenir les leçons. On est bien oblige de douter de leur bon sens…
En tout cas la rumeur court que Sarko était très mécontent de la manière dont la campagne a été menée, si c’est vrai il a diablement raison.
 
 
Ce deuxième tour a bien évidemment aussi requinque le PS
Le paradoxe de cette piètre campagne de la droite est que le P.S a plus de députés qu’auparavant. Incroyable prévision il y a huit jours encore.
Ils n’en croyaient d’ailleurs pas leurs yeux et leurs oreilles.
Montebourg, Strauss-Kahn et bien d’autres sauvés,
Quelle surprise !
D’un point de vue purement militant, je comprends qu’on puisse le regretter.
Voir les leaders du PS mordre la poussière en aurait réjoui plus d’un.
D’un point de vue purement intellectuel et ce sera le notre, nous devons nous en réjouir.
La qualité du débat a besoin de leaders.
Mais tous ces gens la ont du être étonnés Dimanche.
Le matin, ils se préparaient à leur retraite politique (Strauss-Kahn) et le soir, ils étaient de nouveau des stars faisant les malins sur les plateaux de télé.
Du coup miraculeusement requinque le PS joue la serenite
Les chamboulements et le OK Corral à Solferino ont été mis un peu en veilleuse.
Encore que.
Disons que les plateaux tele ont été plus calmes que si le PS avait eu 80 députés
Toute la droite s’en délectait déjà. Raté.
 
Dans la foulée, nous avons appris tout de même appris deux scoops  insensés.
Ségolène Royal et François Hollande sont séparés !
Ca, c’est une nouvelle !
Rappelez vous nos articles en Janvier quand Hollande avec sa sortie sur le riches qui gagnent 4 000 euros par mois a fait basculer les sondages jusque la en faveur de Ségolène.
On ne pouvait qu’imaginer qu’il y avait autre chose que la politique la dessous.
Ceux qui n’avaient pas compris ce que ça cachait, désormais c’est fait.
 
Le deuxième scoop c’est que Ségolène est candidate à la direction du P.S.
Ca, on n’en revient pas non plus.
Elle l’avait de fait, déjà annoncé au soir du premier tour.
Accessoirement nous avons découvert aussi que tous les leaders du P.S n’étaient pas forcément de cet avis…..
Enorme surprise, la encore.
Et Ségolène, qui d’ailleurs est à tout point de vue en énorme progrès par rapport a la campagne, sans doute confortée par cette divine surprise électorale a tout de suite annoncé qu’elle comptait bien s’appuyer sur les militants pour le faire.
Et bien ça n’est pas du tout cuit !
Ségolène Royal est la grande perdante de ce deuxième tour.
Un P.S à 80 députés lui tombait tout cru dans les bras. A 200, c’est une autre affaire.
Tous les leaders sont réélus et donc le Groupe Parlementaire lui sera hostile.
Presque autant que le Conseil National. Ca veut tout dire.
Sa prise de pouvoir du PS est mal partie, on y reviendra par ailleurs.
L’explosion du P.S est en marche mais le phénomène risque d’être plus long que prévu.
 
Mais les autres partis s’en sortent bien aussi
Le Modem dont nous avions souligné que le premier tour était un succès (contrairement a tout le monde) l’a confirmé.
Il a réussi à faire élire 100 % des candidats qui pouvaient être élus.
Pas mal !
Bayrou avait manifestement retrouvé le sourire Dimanche. Il avait de quoi.
Son compte en banque est bien rempli et les avances de Ségolène et de ses amis vont croître et embellir.
 
Le P.C n’en croit pas ses yeux. 15 députés, c’est au delà de ses rêves les plus fous.
Avec les Verts et quelques socialistes complaisants, ils finiront par être 20 et former un Groupe Parlementaire.
D’un point de vue démocratique ça n’est pas si choquant.
20 députés représentent un peu moins de 5 % des sièges, ça n’est pas abuser si on considère qu’avec les Verts ce Groupe Parlementaire représente le courant de pensée de l’extrême gauche.
Simplement, il est douteux que Besancenot partage cette analyse, car lui n’en fait pas partie…..
Pour autant 5% des sièges n’est pas très loin de leur représentation réelle dans le pays.
 
Reste le cas du Front National.
Pas un député. Ou plutôt pas une.
Car Marine Le Pen aurait du gagner.
L’imbécillité chronique de l’UMP l’en a empêche, préférant faire élire au deuxième tour triomphalement un socialiste qui avait récupéré 22 % des voix au premier tour.
Comme disait Michel Audiard « les cons n’ont pas de limite, c’est même a cela qu’on les reconnaît ».
 
Sarkozy n’est apparemment pas dans la même catégorie.
Car lui il a reçu Jean Marie Le Pen à l’Elysée dans le cadre de ses consultations avant le sommet européen.
Visite évidemment sans intérêt sur le fonds, mais oh combien lourde de symbolique.
Si c’est cela aussi la rupture, on aime bien.
Le vieux lion du FN a du avoir une certaine émotion de mettre les pieds à l’Elysée.
A 80 ans il aura sans doute réalisé un de ses rêves.
En tout cas bravo à Sarkozy d’avoir mis fin à 25 ans d’une incroyable hypocrisie.
 
Il a fait d’ailleurs encore plus fort , il reçu Ségolène.
Dont nous vous rappelons qu’elle n’a aucune fonction au PS, donc normalement aucune raison d’être invitée.
Hollande et ses copains devaient s’étrangler de fureur mais ils ont bien été obligés de la boucler.
Le Président s’est fait un petit plaisir en rajoutant un peu de confusion au PS.
Il a du bien rigoler intérieurement.
 
Dans la foulée il a été au sommet européen et a gagné son pari.
Accord général.
Dans la douleur certes comme d’habitude mais accord tout de même.
Tony Blair, lui-même sur le départ, a fait un beau cadeau de bienvenue à Sarkozy. Il a d’ailleurs déclaré sur les chaînes américaines « j’ai fait un geste en faveur les français, qui sont en train semble-t-il de changer de discours ».
On ne peut pas être plus clair. La rupture il aime bien lui aussi.
 
En tout cas un formidable succès pour Sarko qui dans le foulee du G8 s’impose d’entrée sur la scène internationale.
L’énergie et la détermination du Président est impressionnante. C’est bon de voir un Président qui travaille….
 
 
Dernier événement de la semaine, le bouclage du gouvernement.
Nous n’évoquerons pas le cas Juppé dans le détail car nous le traitons par ailleurs.
Mais il est clair que l’affaire a une fois encore été bien menée.
Sarkozy a réglé la nomination de Jean François Copé à la Présidence du groupe UMP à l’Assemblée en nommant Christian Estrosi Secrétaire d’Etat.
Bien joué et très « Sarkozien ».
Bernard Accoyer q lui récupéré la Présidence de l’Assemblée sans doute au nom des services rendus. C’est aussi assez logique.
Il a aussi pris un autre socialiste dans le gouvernement ; Jean-Marie Boeckel.
Hollande ne s’est même pas trop étranglé de rage tellement Boeckel n’est plus tres socialiste depuis bien longtemps.
Marginalise encore plus que Kouchner, il avait depuis longtemps manifeste ses réserves pour ne pas dire plus sur la conduite du parti socialiste.
Il a trouvé la un moyen de rebondir et Hollande aura le plaisir de l’exclure.
Tout le monde est content.
Reste que le gouvernement désormais finalise avec Juppé vire, a une très belle allure.
J’ai toujours les mêmes réserves sur le « gadget » de la parité, et sur la présence de Roseline Bachelot par exemple, mais  hormis ce cas précis ce gouvernement me parait être le meilleur depuis longtemps.
Car pour la première fois nous avons des ministres qui connaissent leur sujet.
Qui mieux que Kouchner peut parler du Darfour ?
En outre ça fait 30 ans qu’il s’occupe des affaires internationales.
Xavier Darcos s’occupe d’éducation au sein de l’UMP depuis des années, et il a déjà occupe des fonctions gouvernementales dans le domaine.
Xavier Bertrand idem a l’industrie.
Rachida Dati est juge de formation ce qui n’est pas vous en conviendrez un handicap pour d’occuper de la Justice.
Eric Woerth est trésorier depuis toujours, et ne parlons pas de Martin Hirsch dans le domaine social.
Ou Christine Lagarde ancienne Presidente de Mc Kenzie a Chicago.
Vraiment c’est une première.
On est loin des ministres place et déplaces au gré des nego politiques sordides, ou des caprices présidentiels pour caser ses copains, avec pour conséquence que les ministres commençaient à peu près à comprendre de quoi ils étaient en charge au moment ou ils étaient vires…..
Décidément la rupture est en marche.
 
 

Publié dans Politique

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