LE RETOUR DE LA RUPTURE ?
Pour Sarkozy c’est sans doute le sentiment qui prévaut à l’heure actuelle.
En effet Chirac lui a accordé son soutien, et sans trop en faire, ce qui le réjouit sans aucun doute.
Espérons que cette intervention présidentielle mette fin à une période ambiguë.
Depuis Janvier grosso modo, et nous nous en sommes fait l’écho ici, le mot « rupture » a disparu du vocabulaire du Président de l’UMP.
Non seulement parce que nous pensons comme beaucoup, que c’est très exactement ce qu’il faut a la France, mais aussi parce que nous faisons partie de ceux qui pensent qu’il est souhaitable que Sarkozy annonce la couleur aux français.
De sorte qu’ils soient parfaitement préparés a sa politique, faute de quoi le soutien populaire le moment venu risque de faire défaut.
C’était le Sarko de Décembre, celui qui nous plaisait tant.
Depuis deux mois la rupture s’est donc envolée.
Aux dires de certains stratèges de l’UMP, ce que les journaux appellent « l’entourage » de Sarkozy, la disparition du mot rupture était justement due au fait et que cela agacait profondément Chirac.
Alors comme justement ça n’était pas le moment de l’agacer, et bien allons y pour « autrement » au lieu de rupture.
Comme « l’opération soutien » est désormais bouclée, allons nous assister au retour de la « rupture » ?
Non pas que Sarkozy soit en danger dans les sondages. Il est même d’une impressionnante stabilité au premier comme au deuxième tour, confirmant ainsi ce que nous nous annoncions il y a déjà un moment en le comparant à Armstrong.
Néanmoins, il faut occuper le terrain, garder le leadership des thèmes, et puis accessoirement, et pas seulement pour nous faire plaisir, il faut aussi combler les grands silences……...que nous ne sommes plus les seuls a mentionner.
Il y a bien évidemment trente six mille façons de faire de la rupture sans jamais prononcer le mot.
Habilement Sarkozy ne s’est pas enferme dans un catalogue comme Royal, donc rien ne lui interdit de préciser, d’affiner ou encore de compléter son programme.
Bayrou est dans le même cas. Il vient d’ailleurs de manière assez précise d’indiquer son plan pour les retraites.
Sarkozy vient juste de faire de même pour ce qui concerne la politique étrangère et la Défense Nationale.
Le moins que l’on puisse dire est que l’on ne sort pas ébouriffe par l’émotion de la présentation de son programme.
Pour ce qui concerne la politique internationale cela se comprend.
Une campagne électorale n’est pas le lieu pour annoncer de grands changements stratégiques.
Dans le cas de la France, répétons qu’il s’agit de 40 Milliards d’euros, du deuxième poste budgétaire, et accessoirement du montant du déficit annuel.
Ca ne commence pas très bien pour nous qui espérions le voir trouver sur ce sujet des marges de manœuvre budgétaires.
Vu la peur viscérale que les profs inspirent à tous les candidats on en doute.
Pourtant aux dires des sondages, Sarko ne ferait que 19% des voix chez les profs.
Pour ce qui concerne le fonctionnement de la République, nos fameuses Institutions Politiques, nous n’y croyons plus.
Sarkozy n’évoque aucun changement sur ce point, il y a donc tout à penser que la continuité sera de mise.
Seul des 12 candidats à ne s’être pas prononce pour l'introduction d'une dose de proportionnelle, il est donc peu probable que cela soit un « oubli »…
Ca reste consternant que personne ne lui pose la question, mais c’est un autre probleme..
Ce qui est d’ailleurs la même chose. Tout le monde sait maintenant, en tout cas on l’espère, que personne ne crée des emplois.
Et tout le monde sait aussi, en tout cas on l’espère également, que la croissance n’existera que si la compétitivité des entreprises françaises s’améliore.
Ce qui veut dire une baisse drastique du coût du travail a travers les charges sociales, et une imposition intelligente, dynamique et progressive a travers l’impôt sur les bénéfices.
Et peut être qu’a ce moment la avec un point de croissance en plus on pourra financer les 100 Milliards que représentent le plan de Sarko et le déficit actuel ?
Pour cette rupture la je crains fort qu’il faudra attendre le deuxième tour pour en avoir le cœur net.