LE PARTI SOCIALISTE NE DEVRAIT-IL PAS TOUT SIMPLEMENT ECLATER?
La presse fait des gorges chaudes, et elle a raison, des petites phrases et autres règlements de compte entre leaders socialistes dans les restaurants ou les bars de La Rochelle qui sont devenus pendant 4 jours les hauts lieux de la politique ........pendant les Universités d'été du PS.
Spectacle il est vrai navrant dont à juste titre la presse se fait l'écho, même si l'on peut penser qu'une telle aubaine de remplissage de papier quelque part la réjouit.
Nul n'ignore donc plus rien des sombres manœuvres entre Moscovici, Aubry, Fabius et autres dans le seul et unique but d'empêcher Ségolène Royal et maintenant Bertrand Delanoë de diriger le Parti.
Nous connaissions le TSS (tout sauf Ségolène) voilà que maintenant Delanoë a rajoute une lettre...
A se demander qui peut bien trouver grâce a leurs yeux ...a part eux mêmes ?
La presse se régale, mais a de notre point de vue l'immense tort de considérer qu'il s'agit la de « querelles de personnes », « d'affrontements personnels » ou encore « de rancœurs accumulées »
Limiter ces agissements honteux a des « luttes d'ego » voire a de « légitimes affrontements d'ambitions personnelles » nous paraît singulièrement réducteur et surtout singulièrement angélique.
Voire naïf d'un point de vue de l'analyse politique.
On ne va pas nier, il suffit d'ouvrir les yeux, que ces rivalités et affrontements pour des raisons personnelles existent.
Il n'est sans doute pas contestable non plus que les antipathies et les ambitions personnelles « expliquent » un certain nombre de comportements.
Mais ces « querelles de personnes » ne cachent-elles pas en fait des divergences plus profondes ?
Des divergences politiques voire idéologiques ?
Autrement dit si par un coup de baguette magique, ou par un grand coup de poing sur la table de la part du fantôme de François Mitterrand, les problèmes de personnes et de comportement individuels étaient « réglés », cela réglerait-il pour autant tous les problèmes en particulier celui de remettre le PS sur le chemin du travail politique et des victoires électorales?
Franchement on en doute.
Alors en effet après le pitoyable spectacle (le énième) des Universités d'Eté du P.S, et à la veille d'un Congres à Reims qui pourrait s'avérer tristement historique, Bon Appétit Messieurs croit judicieux de poser la question formulée dans le titre de l'article.
Les divisions une spécificité socialiste?
Dans tous les partis et dans tous les pays du monde démocratique sans doute, les sensibilités, les courants de pensée, voire les divergences de vue, existent.
Quant aux ambitions personnelles, si on en a pas mieux vaut ne pas faire de politique...
Il ne me semble pas que cela soit une exclusivité socialiste plus frappante qu'ailleurs.
Pas plus qu'à droite en tout cas.
Doit-on rappeler que celle-ci que l'on qualifiait volontiers de la « plus bête du monde » il y a peu encore, a réussi sous la houlette de Chirac la formidable performance de permettre a la gauche de gouverner la plupart du temps depuis les années 80 alors même qu'elle était majoritaire dans le pays, du fait justement de ses divisions.
La faute entre autres a une erreur stratégique de Chirac qui est tombé les deux pieds dans le piège grossier que lui avait tendu Mitterrand, qui avait réussi à lui faire gober ...qu'il y avait 15 % de fascistes en France...
En ayant ramené a sa vraie valeur le Front National (5%) Nicolas Sarkozy n'a fait finalement que remettre les pendules a l'heure.
Les divisions politiques façon les gaulois d'Astérix réputés ingouvernables ont aussi soyons honnêtes une autre origine.
Un système électoral, et a un mode de financement public basé sur les suffrages reçus qui encourage l'éclatement, la création de petits partis charnières bien utiles au deuxième tour et pousse les leaders politiques a considérer que le Parti doit être a leur service et non pas le contraire.
L'inverse des Etats-Unis ou de l'Angleterre ou justement le scrutin majoritaire a un tour a appris aux politiques la cohabitation des idées, la culture des primaires, mais aussi comme nous l'avons déjà dit le respect du vote des militants, la reconnaissance du vainqueur et le sens de la réconciliation avant le « deuxième tour »quand il y en a un.
En France ca n'est pas le cas.
Les partis sont forts et unis quand ils ont un leader puissant et charismatique.
De Gaulle, Mitterrand, Sarkozy.
En cela la situation du Parti Socialiste post mitterrandien n'est pas différente de la droite post de Gaulle qui a mis plus de trente ans à trouver son Sarkozy...
Alors le PS en quête de son Sarko ?
D'une certaine manière...
Mais ce qui est remarquable dans le cas du PS, ce n'est pas la durée de ces « ambitions divergentes » (on vient de voir que la droite a fait pire...) c'est la violence et surtout le formidable mépris des militants qui animent ces gens la !
Chirac -Giscard, puis Barre - Chirac, et enfin Chirac - Sarkozy, c'était violent, pas toujours dans la dentelle mais on faisait quand même un peu semblant.
Eux pas.
Ils n'ont aucune gêne.
Ce qui me frappe plus, et ce qui justifie le titre de l'article c'est que contrairement a la droite pendant 30 ans, il n'y a pas que des problèmes de personnes.
Pire même elles me paraissent même dissimuler des divergences idéologiques profondes.
Plus qu'on ne le croit.
Prenons par exemple les trois grands sujets de préoccupation majeure d'un grand pays comme la France aujourd'hui ?
L'économie avec toutes ses composantes.
Le développement et le renforcement l'Europe, au sein de laquelle la France pour une infinité de raisons se doit d'y jouer un rôle majeur.
La lutte contre ce que l'on appelle trop vite le terrorisme et qui est en fait une véritable guerre qui nous a été déclarée (comme a d'autres bien sur) par les islamo fascistes.
Sur ces trois grands sujets la droite n'est pas traversée pas de grandes divergences.
Des sensibilités oui, des approches différente peut-être mais guère plus.
La gauche et singulièrement le PS...si.
L'économie.
Le PS , on lui reproche souvent, n'a pas fait sa « révolution culturelle » dit-on., et de le comparer a ses homologues allemands, britanniques ou espagnols.
Mais la raison pour laquelle ils ne l'ont pas fait c'est tout simplement qu'ils sont incapables d'établir un véritable projet politique.
Et pourquoi ne l'ont-ils pas fait depuis plus de 10 ans ?
Certains font semblant de croire que »le PS est en panne d'ides ».
C'est idiot.
Le vrai problème c'est tout simplement parce que vous avez deux courants de pensée qui ne sont d'accord sur rien.
Qu'ont en commun Ségolène Royal, Bertrand Delanoë ou Dominique Strauss-Kahn par exemple avec leurs « amis » avec Jean-Luc Menanchon, Henri Emmanuelli, Fabius ou Martine Aubry sur le plan économique?
Pas grand chose.
Toute l'aile gauche du Parti reste marxiste. Elle essaye de la cacher mais c'est un fait...
Elle refuse ni plus ni moins la globalisation de l'économie, et même soyons clairs le capitalisme.
Ces gens la sont des égarés au sein du PS.
Loin du Congres de Tours en 1920 qui avait rappelons le engendré la scission du Parti Communiste français en deux pour engendrer le Parti Socialiste.
Ils n'ont jamais été au Parti Communiste pour cause de Stalisme, pas pour cause de marxisme.
Leur programme, leurs idées (quand ils ont le courage de les énoncer) sont des idées purement socialistes au sens vrai du mot.
Collectivisation de l'économie, taxation des riches, redistribution autoritaire de la richesse, haine du patron, durée du travail, service public, pouvoir des syndicats et j'en passe, tout est ruisselant de marxisme...
Leurs discours est manichéen schématique et caricatural.
Comment peuvent-ils s'entendre durablement, et pire encore sur un programme de gouvernement aves Ségolène Royal, Manuel Valls, Delanoë et d'autres ?
C'est tout bonnement impossible.en co
Alors de « synthèse » en compromissions, d'alliances de circonstances en combines ayant pour seul but d'éliminer « l'autre », la PS à un programme économique qui ne ressemble à rien.
L'Europe
La, c'est encore plus évident.
C'est même le seul point commun de désaccord clairement officialisé.
Le PS a déjà frôlé l'éclatement a l'occasion du referendum sur l'Europe en 2005 et depuis rien n'est réglé.
Les positions de chacun sont inchangées.
Les « marxistes » ne se sont pas rangés à l'avis de la majorité, et Fabius et Mélenchon pour ne citer qu'eux ne perdent pas une occasion de le rappeler.
Comment la encore pourraient-ils gouverner ensemble dans le futur ?
Est-il possible d'imaginer Ségolène Royal Présidente de la République assurant la présidence de l'Europe pour 6 mois avec des ministres ayant voté NON à l'Europe et persistant dans leurs positions ?
Absurde.
La guerre contre les islamo-fascistes.
La, les choses sont plus compliquées.
L'angélisme, le pacifisme et l'illusion vont au delà des courants... et même au dela du PS pour être honnête...
Mais le point de fracture évident reste l'anti américanisme.
Toujours les mêmes et avec d'une certaine façon une logique, sont viscéralement anti américain.
Une survivance de la guerre froide sans doute.
Et du coup anti israélien, donc pro-arabe y compris avec complaisance vis à vis des extrémistes.
La encore au delà des relations de Parti comment imaginer une cohabitation gouvernementale éventuelle, et une intégration de la France dans le concert international et l'OTAN en particulier !
Sur les 3 sujets majeurs il y a donc une véritable fracture idéologique au sein du Parti.
Elle a été en fait étouffée ou dissimulée depuis 30 ans.
Etouffée d'abord par François Mitterrand qui comme on le sait n'était pas lui même étouffé par l'idéologie.....
Lui le grand « marxiste » devant l'eternel...n'a pas hésité a s'allier avec l'aile gauche du Parti a Epinay ( Cérès) puis avec le Parti Communiste pour remporter le pouvoir tout en ayant imaginer avant tout le monde d'ailleurs....que c'était le meilleur moyen de le tuer...
La personnalité et le pouvoir du Président, un peu comme Sarkozy aujourd'hui, parvenait à contrôler les soubresauts, les excès et les velléités de chacun.
Avec difficultés, mais il y parvenait. Peu ou prou.
Tonton disparu, les rats sortent de leur trou et la stratégie de Hollande a fait pourrir la situation.
Il s'est employé à ignorer les débats et les vrais enjeux, ce qu'on lui reproche aujourd'hui et a asseoir son pouvoir en divisant les uns et les autres pour mieux régner.
A ce petit jeu il a instaure en système les alliances de circonstances et les combines.
Aujourd'hui il s'en va, et laisse un Parti qui est un champ de ruines idéologiques.
En faisant semblant d'ignorer les différences, Hollande et sa mauvaise foi érigée en système ont réuni toutes les conditions pour l'explosion du Parti.
Et on peut réellement se demander si elle n'est pas souhaitable ?
Car en plus des grands enjeux stratégiques du pays il convient d'ajouter le grand enjeu stratégique du Parti.
La encore comme sur le reste, ils ne sont pas d'accord sur rien.
Le système électoral français rend nécessaire les alliances on le sait.
Oui mais laquelle ?
La ligne de fracture la encore est on ne peut plus claire.
Une des raisons du TSS (tout sauf Ségolène) est le refus catégorique d'une alliance avec le MODEM que la candidate avait imaginé de son propre chef, et sans en référer aux « éléphants ».
Ce grand mouvement de socio-libéraux est le cauchemar des gauchistes du Parti.
Eux s'accrochent désespérément à la gauche plurielle, et son leader désormais c'est Olivier Besancenot.
Quand on est d'accord ni sur les enjeux stratégiques du pays ni sur l'orientation politique de son Parti, qu'est ce qu'on peut bien continuer à faire ensemble ?
A part des coups tordus et des complots pour piquer la place de l'autre effectivement on ne voit pas bien.
Il y a un an je pensais que Ségolène Royal pouvait emporter au forceps le contrôle du Parti grâce a l'appui des militants envers et contre les éléphants, les archaïques et les marxistes, et lui donner un coup de jeune non obstant ses idées personnelles.
J'imaginais les militants excédés pas toutes ces combines et près a faire le ménage.
Aujourd'hui je ne le pense plus.
Les archaïques lui ont mis dans les pieds Delanoë qu'ils ont téléguidé dans ce seul but, juste pour l'emmerder.
Et il est déjà décridibilise aux yeux des marxistes puisqu'il s'est qualifie lui même de « socialiste libéral ».
Le pauvre il ne savait pas a quel point il se suicidait.
Socialiste libéral.......vous imaginez ?
L'attitude des militants dans tout cela me dépasse.
Comment peuvent-ils supporter le pouvoir de malfaisance de Fabius ?
Et la médiocrité d'un Cambadélis qui cherche dans les coups tordus à se donner un rôle et une importance qu'il n'a jamais été capable d'obtenir autrement ?
A qui va-t-on faire croire que Fabius et Aubry vont « reconstruire » quoi que ce soit ?
Ce sont des has been..... ce que les militants ne peuvent ignorer tout de même.
Fabius était Premier Ministre il y a 24ans.........
Il est le symbole avec Martine Aubry de toute cette France décadente et en déclin, et ils prétendent « reconstruire » ?
Mais comment les militants ne leur rigolent-ils pas au nez ?
Non les militants PS n'imposeront pas Ségolène, d'autant qu'en vieux pros les votes sont bien contrôlés par les archaïques.
Et une « direction » issue d'une énième synthèse contre nature ne fera que perpétuer la situation actuelle.
Alors oui c'est à se demander si tous les socios démocrates et tous les quadras du Parti ne devraient tout simplement pas partir avec leurs cliques et leurs claques ?
Laisser entre eux et a leurs petits jeux stériles les archaïques et les marxistes.
Franchement perdre Hollande,Fabius, Aubry, Jospin, Melenchon, Cambadelis, Emmanuelli, Hamon, et quelques autres du même acabit que j'oublie, c'est un drame électoral ?
Messieurs et Madame ayez le courage de laisser les lecteurs décider combien pèsent ensemble tout ce petit monde de Has Been.
Vous pourriez peut être surpris de voir que ca ne fait pas beaucoup......
Et a partir de la il vous sera peut etre possible de vous mettre à travailler.
Peut etre.