LA FARCE DU FINANCEMENT DE LA TELE PUBLIQUE

Publié le par Patrick Gouverneur


Parmi les reformes diverses et variées que Nicolas Sarkozy met en place, ce que nul ne peut contester, la Reforme de la télévision publique a tout d'une farce.
D'abord elle a commencé comme telle.

Lorsqu'en Janvier dernier lors de sa conférence de presse a l'Elysée, Nicolas Sarkozy avait annoncé qu'il souhaitait « supprimer » la publicité sur la télévision publique, tout le monde, nous en tête, étions restes abasourdis.
Quelle mouche à pique le Président ?
N'y a-t-il pas de problème plus urgent et plus important que celui de la pub a la télévision ?

En pleine période « bling - bling » Nicolas Sarkozy encore sous le coup du « terrible voyage en Egypte » était dans sa période « une annonce par jour » pour occuper le terrain...
Au point de faire tourner la tète aux medias, aux français et même a ses Ministres qui dans la plupart des cas n'étaient même pas au courant du dossier que le Président allait évoquer.

Exactement le cas de la  pub sur la télé publique  qui prenait tout le monde de court. Christine Albanel, Bercy, même le staff de l'Elysée n'avait aucun projet de prêt dans les cartons, n'étant même pas au courant qu'il y avait « un projet »...

Sans se démonter pour un sou, Nicolas Sarkozy affirmait sans hésitation que « les ressources nécessaires seraient dégagées » pour compenser ce que certains évaluaient à plus d'un milliard d'euros.

On ne sait pas vraiment comment, mais on va trouver.....

Et le Président de ne pas mollir, même quand on lui faisait remarquer que lui même convenait que les « caisses étaient vides » et qu'il était suppose « réduire les dépenses de l'Etat... ».....
Il balayait d'un revers de main ces objections en affirmant que l'on dégagerait les moyens.
Lesquels ?
Mystère.

Comme si le Président prenait conscience qu'il avait parler un peu trop vite , il décidait alors de nommer une Commission chargée d'établir un Rapport placée sous la présidence de Jean-François Copé, dont chacun sait qu'il a énormément de temps de libre puisqu'il avait a ce moment déjà quatre jobs....

Ouf se disait-on, une Commission, un Rapport, l'affaire est classée et on n'entendra plus jamais parler de cette ridicule « lubie présidentielle ».

Et bien, pas du tout.

Il est vrai qu'il y a quelque chose de changé avec Nicolas Sarkozy , contrairement a d'autres périodes de la République, les Commissions ne sont plus des enterrements de première classe.
Alors voilà que Jean-François Copé, qui a légèrement mal aux épaules a force d'avoir Nicolas Sarkozy qui lui met la pression dessus... se met à réunir une vraie Commission avec des gens prêts à travailler.
Attali fait école.

Tout le gratin des professionnels de l'audiovisuel est la.
Copé réussi à trouver aussi une brochette de députés UMP prêts a bosser (incroyable...)
Et sur instruction présidentielle, ouverture oblige, il y a même une dizaine de députés socialistes.
Et voilà que tout ce petit monde se met à travailler, avec l'idée de réellement trouver des solutions et de réellement pondre un rapport....
Clairement on n'enterre pas le dossier.

Mais l'Elysée qui suit de très près toues les « hypothèses » de la Commission encadre strictement Copé et oriente les débats.
Car en fait, le président sait déjà ce qu'il veut.
Une taxe sur les operateurs de téléphonie portable et d'internet.

Taxe que tous les professionnels refusent car elle tombe dans une conjoncture économique mauvaise.
Eux n'en démordent pas ; la seule solution c'est l'augmentation de la redevance. D'ailleurs, indiquent-ils il y a de la marge.
La France est a 116 euros par an quand les allemands sont a plus de 200 et les danois a plus de 300. Évidemment ils prennent les exemples qui les arrangent.
Problème, l'augmentation de la redevance, Sarkozy n'en veut pas et les députés non plus, électoralisme oblige.
Alors, on est bloque.

Du coup les Députés PS annoncent qu'ils vont quitter la commission car "les décisions sont déjà prises ailleurs". Et pire, les professionnels du secteur menacent de démissionner a leur tour, exaspérés par le « manque de courage des politiques ».
Jean François Copé a de plus en plus de mal aux épaules, et ne sait plus ou donner de la tète.
Le comble c'est que parait-il Sarkozy est furieux.
Et pourtant il ne peut s'en prendre qu'à lui même.
On ne lui avait rien demande et il paye sa période « Communication a tout prix ».

Pour tout dire, au moment ou cette Commission va rendre son rapport, on a l'impression que cette histoire va finir en eau de boudin...
Et pour le coup, force est de reconnaître que Sarkozy s'est mis dans les emmerdes...tout seul.

Essayons si vous le voulez bien de revenir à l' origine du problème.

Une télévision publique est par hypothèse financée par des fonds publics.
Peut on par la même occasion pour la 2728eme fois que les fonds publics ca n'existe pas.
Ils ne sont jamais que les fonds payés par les contribuables.
La langue française étant riche, et les politiques créatifs dans le marketing, nous avons des contributions, des cotisations ou des redevances.... mais en français normal cela s'appelle des impôts.

Entre les années 60 début de la télévision, et les années 80 la télévision publique a petit a petit engloutit des sommes hallucinantes payées directement ou indirectement par le contribuable.
En l'occurrence vous et moi.
Face a cette inflation des dépenses totalement incontrôlées et quasi incontrôlables, son cortège de scandales divers, de gâchis, des invraisemblables avantages du personnel de l'ORTF, l'Etat, qui l'eut cru socialiste, décide dans un premier temps de privatiser une chaine.
TF1.
Ce qui ressemblait étrangement a l'époque a « on vous refile le bébé ».
Personne ne se souvient bien entendu de ce qu'est devenu le cheque de 3 milliard 800 millions de francs brandi par Francis Bouygues à la télévision.


Bien évidemment se débarrasser de TF1 n'a pas suffit.
Oublions l'épisode Berlusconi de la 5 pour arriver à ce qui nous intéresse.
Les chaines publiques Antenne 2, FR 3 et autres continuent à engloutir milliards après milliards sans que l'on en voit la fin.
Survient une idée géniale, une de plus....
Bon Dieu mais c'est bien sur.... si on accorde un droit a la publicité, droit limité certes, mais droit quand même, aux chaines publiques, voilà d'autant moins d'argent que l'Etat (au risque de se répéter mais que voulez vous la pédagogie c'est la répétition) c'est à dire le contribuable, va payer.
Idée convenons en,remplie de bon sens, et qui finalement s'avère payante.
Dans l'ensemble, depuis plusieurs années le Groupe France Télévision entre une redevance stable a 116 euros et la pub, financièrement s'en sort.
Cahin caha, mais s'en sort.
En clair, les compléments de « subventions » (autre synonyme du mot impôt...) sont quasi nuls et la publicité permet a France Télévision avec au fil du temps c'est vrai, une gestion qui ressemble a celle d'une entreprise de fonctionner quasiment normalement.

Alors quelle mouche a pique Nicolas Sarkozy en Janvier 2008 de casser cet équilibre fragile mais finalement satisfaisant?
On se le demande.

Pourquoi diable aller remettre cet équilibre laborieusement construit, en cause ? Incompréhensible à dire vrai.
Pourquoi dans son souci légitime de mieux gérer les fonds publics ne s'est-il pas contente de mettre de l'ordre sérieusement dans l'incroyable méli-mélo et gâchis d'argent que représente TV5, RFI et compagnie, qui se marchent allégrement sur les pieds aux frais des contribuables.
Et que dire de France 24 qui est la seule chaine d'informations internationales au monde que personne ne capte........ a l'etranger?
Pour ce qui concerne TV5 , il nous est donne l'infime privilège d'en mesurer l'immense médiocrité tous les jours et croyez moi c'est quelque chose.
Il y avait donc de quoi faire.
Et bien, pas du tout, on se focalise sur ce problème de pub qui crée 10 fois plus de problèmes qu'il n'en resoud...

Sauf que maintenant les problèmes artificiellement crées lui pètent a la figure.
Arbitrer entre que des mauvaises solutions n'est évidemment pas facile.
Augmenter la redevance ?
Pas génial quand on prétend faire des économies budgétaires et défendre le pouvoir d'achat.
Créer des taxes sur l'internet et le téléphone mobile ?
Pas génial quand on prétend relancer la croissance.
Taxer les chaines privées sur un supposé « excédent de pub » naturellement généré ?
Pas terrible non plus. Cela ressemble à une vision socialiste de l'économie ou je ne m'y connais pas.

Conclusion : toutes les solutions sont mauvaises.


Y compris celle qui sera probablement retenue c'est à dire un mélange de tout cela.
Car connaissant mes politiques sur le bout des doigts c'est très certainement ce qu'ils vont faire.
En langage politique ca s'appelle une « solution équilibrée ».
En français ca s'appelle une solution qui ne sert à rien car le problème n'est que repousse dans le temps......
Et en plus nos « fonctionnaires » de France Télévision qui n'ont pourtant pas le sentiment de l'être..., seront « inquiets » d'une solution batarde, car cela rend la sante de leur entreprise totalement dépendante de l'Etat alors qu'en ce moment la pub est une sanction de leur performance notamment en termes d'audience.
On ne peut que les comprendre.
Une telle décision est un retour en arrière de 20 ans c'est le retour de l'ORTF.........
Incroyable.

Quant à la qualité des programmes, on imagine bien ce que cela pourrait être si l'audience n'est plus un critère économique ....
Une télé sans critère d'audience c'est une télé chiante. Tout le monde le sait.


Une farce ce n'est pas grave car cela est supposé être drôle.
Quand c'est triste c'est pénible.
Pour tout dire ca peut même avoir un coté lamentable.


 

Publié dans Politique

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P
voila un plan sans doute trop rempli de bon sens pour etre retenu par nos tetes pensantes 
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N
Alors que le probleme est simple en réalité : Vendre France 2, ne garder que France 5 pour la connaissance et le savoir et restructurer France 3, avec RF0 comme chaines nationales. Regrouper toutes les antités stupides RFI, France 24, TV5, FranceO et autres organnes de "propagande" internationales en une seule chaîne avec des décrochages locaux et ainsi ne pas augmenter quoique ce soit...avec la redevance et uen bonne gestin, tout passe... mais de Carolis ne rêve que de refqire l'ORTF avec France Télévision et Sarko veut toutes les chaines publiques dépendant du pouvoir pour y faire sa communication !
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